Difficile de croire que la Girard-Perregaux Laureato fête aujourd'hui son 50e anniversaire. Lors de sa première apparition en 1975, la Laureato ne recherchait pas la gloire mécanique. Fier symbole de la précision suisse aux débuts de l'innovation du quartz, elle était enveloppée dans un boîtier à bracelet intégré qui en faisait l'une des pionnières de l'élégance sportive. Un demi-siècle plus tard, l'édition limitée Laureato Fifty réinterprète cet esprit avec une sensibilité moderne et une fierté mécanique.
Seulement 200 exemplaires seront produits, ce qui est idéal pour une montre qui honore son héritage sans le crier sur les toits. On pourrait dire que la Laureato Fifty est à la fois nostalgique et avant-gardiste : une continuation raffinée plutôt qu'un renouveau radical.
Le mouvement qui redéfinit l'avenir
À l'intérieur bat le nouveau calibre GP4800, le dernier mouvement automatique maison de Girard-Perregaux. Il remplace le GP03300, un calibre qui a animé de nombreux modèles GP et a même trouvé sa place dans des montres d'autres marques suisses. Le GP03300 a vieilli avec grâce, mais le temps passe, et le GP4800 représente un bond en avant en termes de performances et de design.
Le GP4800 mesure 25,6 mm de large et 4,3 mm d'épaisseur, ce qui peut paraître un détail technique, mais cela change tout. Il offre à la marque une plus grande flexibilité pour concevoir des montres de différentes tailles, et pas seulement les boîtiers plus grands de 42 mm qui reposaient sur le GP01800. Malgré sa compacité, il regorge d'améliorations haut de gamme : un échappement en silicium résistant à l'usure et au magnétisme, et un balancier à inertie variable réglé par quatre vis en or blanc pour une précision optimale.
Cadencé à 4 Hz avec une réserve de marche de 55 heures, ce mouvement incarne un équilibre contemporain entre performance et praticité. Le fond saphir du boîtier permet d'admirer le rotor squeletté en or 18 carats. En y prêtant attention, les finitions paraissent nettement plus raffinées que sur les anciens calibres Laureato.
Un écrin qui allie héritage et modernité
Avec ses 39 mm de large et ses 9,8 mm d'épaisseur, la nouvelle Laureato Fifty est un modèle idéal. Elle est légèrement plus grande que les chiffres ne le suggèrent, grâce à ses cornes anguleuses et à son bracelet intégré. Malgré son apparence familière, chaque surface a été retravaillée. Le brossage est plus net, les arêtes plus prononcées et la sensation générale au poignet est nettement plus assurée.
L'alliance de l'acier et de l'or jaune 18 carats confère à cette montre une chaleur bicolore classique qui rappelle les références à la Laureato de la fin des années 1970. Les designs bicolores ont fait un retour discret ces derniers temps, mais celui-ci est particulièrement authentique : il ne court pas après les tendances, mais s'inscrit dans son passé avec une certaine grâce. L'or est utilisé avec parcimonie, mais avec pertinence : sur la lunette octogonale, la couronne et les maillons centraux du bracelet. Le résultat est une sophistication discrète plutôt qu'un clinquant.
La montre est étanche jusqu'à 150 mètres et le verre saphir plat assure une vue nette du cadran tout en gardant le profil élégant.
Un bracelet qui mérite d'être mentionné
Le bracelet est souvent l'âme d'une montre de sport intégrée, et Girard-Perregaux savait pertinemment qu'il fallait y parvenir. Le nouveau bracelet Laureato est plus articulé qu'auparavant, grâce à des maillons plus courts qui améliorent le drapé et le confort général. Il épouse désormais naturellement le poignet, presque comme un bijou raffiné plutôt qu'un simple bloc d'acier rigide.
Autre petite attention : un nouveau fermoir déployant de type papillon doté d'un système de micro-ajustement. Avec des ajustements par paliers de 2 mm (jusqu'à 4 mm au total), vous pouvez ajuster l'ajustement avec précision par une chaude après-midi sans avoir à utiliser d'outils. Cela peut paraître anodin, mais si vous portez votre montre au quotidien, cela fait une réelle différence.
Un cadran qui trouve son équilibre
Le grand logo « GP » autrefois présent sous le 12 h a disparu. La Laureato Fifty retrouve un index double bâton plus épuré, rétablissant la symétrie et mettant en valeur le cadran gris soleillé « Clous de Paris ». Ce choix esthétique semble délibéré, une transition subtile vers l'intemporalité plutôt que vers une domination de la marque.
Vous serez peut-être surpris par la différence de sensation du cadran par rapport aux précédents modèles Laureato. Les finitions sont plus raffinées, le contraste entre les index dorés et le cadran gris plus élégant, et l'impression générale plus mature. L'utilisation d'index en or rose plaqués or 3N avec inserts luminescents apporte une touche chaleureuse et subtile.
Racines de quartz, confiance mécanique
Lors de son lancement, la première Laureato était animée par un mouvement à quartz certifié chronomètre – une déclaration audacieuse à une époque où les montres mécaniques perdaient du terrain face au quartz japonais. L'idée était que la Suisse puisse fabriquer des montres à quartz haut de gamme, à la fois précises et aux finitions soignées. Cette vision n'a pas véritablement révolutionné le marché, mais elle a laissé une empreinte unique dans l'ADN de la Laureato.
En 2025, la nouvelle Laureato Fifty transpose cette même idée de précision en une forme mécanique. Elle célèbre l'artisanat plutôt que la commodité, tout en conservant cette quête silencieuse de précision qui caractérisait l'original. Après tout, l'histoire a tendance à revenir de manière inattendue.
Limité, mais pas seulement pour les collectionneurs
Les éditions limitées peuvent parfois ressembler à des exercices marketing, mais pas ici. La Laureato Fifty s'inscrit comme l'évolution naturelle d'un modèle qui a toujours oscillé entre deux univers : le sportif et l'élégant, le technique et l'émotionnel. Affichée à 28 320 $ USD, elle ne constitue pas un modèle d'entrée de gamme pour la marque, mais elle donne le ton de ce que deviendront les futurs modèles Laureato.
Girard-Perregaux a annoncé le retrait progressif des anciennes Laureato basées sur la GP03300, à mesure que la production de la GP4800 s'intensifie. La Laureato Fifty n'est donc pas seulement une édition commémorative ; c'est un jalon pour la prochaine génération.
Réflexions finales : familier, mais rafraîchissant
Après avoir passé du temps avec la Laureato Fifty, difficile de ne pas admirer la réussite de la transition de Girard-Perregaux. La montre est immédiatement reconnaissable et a connu des améliorations tangibles. Les proportions sont plus harmonieuses, le bracelet plus fluide et le mouvement plus sophistiqué.
Elle ne cherche plus à rivaliser avec la Royal Oak ; elle a appris à se démarquer, forte d'une confiance tranquille et de décennies de maturité en matière de design. Et c'est peut-être la meilleure façon de célébrer un cinquantième anniversaire : non pas en se réinventant, mais en devenant plus que jamais elle-même.